Les musées d'art ont accueilli 900 000 visiteurs en 2022, en déficit de 52 % par rapport à la moyenne prépandémique.
L’année 2020 a été remplie de chamboulements, transformant de nombreux aspects de notre quotidien, y compris notre façon de consommer la culture. L’art et la culture ont dû trouver de nouvelles voies de diffusion. Un exemple serait l'intégration de visites virtuelles et de réalités augmentés dans les musées. Cet ajout facilite l’accès à l’art, ce que le Musée du Louvre et le Musée des Beaux Arts ont compris rapidement. Au Louvre, les visiteurs peuvent observer l'œuvre de Léonard de Vinci dans le confort de leur maison ou bien, directement sur le lieu avec un casque de réalité virtuelle.

Bien que l'exploration immersive soit optimale avec des casques spécialisés (comme le Meta Quest ou l'Apple Vision Pro), il n'est pas toujours nécessaire d'utiliser un équipement complexe. De nombreuses visites virtuelles sont accessibles via un ordinateur ou un téléphone, rendant ainsi la visite plus inclusive.
Démocratisation de l'art
Nombreux sont les artistes émergeants dans la ville de Québec. Cependant, leur visibilité ne rend pas honneur à la beauté de leur art. Avec le nombre croissant d'artistes, nous pouvons observer une saturation chez les galeristes. La disponibilité des espaces d'exposition étant en baisse, il en vient à se questionner sur l'avenir des galeries et ses futurs alternatives.
Nous sommes d’avis que le numérique aide à démocratiser l’art, tout en offrant une alternative à la galerie traditionnelle. Pour les muséologues et les artistes, cet outil représente une opportunité unique d’analyser les comportements des visiteurs et d'adapter leurs expositions aux préférences du public.
Les galeries d'art virtuelles offrent un accès permanent au patrimoine, accessible 24h/24 et partout dans le monde. Cette technologie permet également aux expositions de voyager et d'atteindre de nouveaux publics (à moindre coût), réduisant ainsi les contraintes géographiques et financières.
Consommons l'art différemment
Diverses raisons peuvent limiter l’accès aux musées physiques : éloignement géographique, problèmes de santé ou de mobilité. Dans le but de pallier ces obstacles, certaines galeries ont établi des collaborations avec des écoles et des universités afin d'intégrer la réalité virtuelle dans un cadre éducatif.
Le Musée Pop, avec qui nous avons collaboré en 2020, a initié un projet visant à maximiser la modélisation virtuelle de leur exposition "Attache ta tuque". En période pandémique, la visite a été utilisée dans des écoles régionales et dans des cours de francisation à Vancouver, San Francisco et au Nunavut. Plus récemment, elle est utilisée dans des centres pour personnes âgées afin de maximiser le tissage de liens interpersonnels. Depuis son lancement, plus de 14 000 visiteurs ont profité de cette expérience, démontrant ainsi le potentiel de la réalité virtuelle dans les secteurs culturels et touristiques.
Le Musée Pop
La réalité virtuelle transforme progressivement la manière dont nous accédons à la culture. En offrant une expérience immersive et accessible à tous, elle redessine le paysage muséal et ouvre de nouvelles perspectives pour l’avenir de l’art et du patrimoine. Il ne fait aucun doute que cette technologie continuera d’évoluer et d’enrichir notre rapport aux musées.
